Selon le Financial Times, le géant mondial de l’acier réfléchit à ouvrir le capital de sa filiale Arcelormittal Mines Canada (ex-Québec Cartier Mining).
Cette activité, qui a produit l’an dernier 15 millions de tonnes de minerai de fer, pourrait être valorisée entre 8 et 10 milliards de dollars.
En cédant 30% du capital, Arcelormittal récupérerait au moins 2,5 milliards de dollars. Des sociétés chinoises et des spécialistes du trading de matières premières seraient sur les rangs pour acquérir cette participation.
Si elle se concrétise, cette opération ouvrirait une brèche dans la stratégie mise en œuvre par le sidérurgiste qui est de se renforcer dans l’amont minier (minerai de fer, charbon) pour mieux contrôler ses coûts de production et moins dépendre des fluctuations des matières premières.
Arcelormittal est déjà le quatrième plus grand producteur mondial de minerai de fer (derrière les géants Vale, Rio Tinto et BHP Billiton) et a l’ambition d’en produire 84 millions de tonnes d’ici à 2015.
Mais Arcelormittal n’a pas le choix. Le groupe doit vendre pour se désendetter. Selon les estimations des analystes, sa dette nette devrait atteindre 21,6 milliards de dollars cette année, soit 2,9 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) attendu.
Pour les analystes de Morgan Stanley, le risque est de voir le groupe casser son «covenant» fixé à 3,5 fois, avant la fin du premier semestre 2013… si la situation continue de se détériorer. Avec le ralentissement économique, les prix des produits sidérurgiques baissent, alors que les débouchés traditionnels de l’acier, notamment l’automobile, sont en crise.
Conséquence : les flux de trésorerie du groupe sont en chute libre. Le consensus n’attend qu’un Ebitda de 1,3 milliard de dollars au troisième trimestre, en baisse de 46% par rapport à celui du trimestre précédent.
Le titre se traite avec une décote historique de 60% sur ses fonds propres. Ce n’est toutefois pas suffisant, selon nous, pour stopper sa spirale baissière, qui lui a fait perdre 15% depuis le début de l’année et 50% en trois ans.
Mieux vaut rester encore à l’écart.
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