La deuxième puissance mondiale, optimiste pour sa croissance, reprend massivement ses achats de minerai de fer. Les cours ont bondi de plus de 80% en quatre mois.
Le moteur de la croissance chinoise a bien redémarré. Pour les observateurs, la meilleure preuve en est la spectaculaire hausse des prix du minerai de fer depuis fin 2012. Un marché où la Chine, qui consomme près de 65% de ce métal indispensable à la fabrication de l’acier, fait la pluie et le beau temps. En septembre, le prix de la tonne importée livrée sur le port de Tianjin en Chine (cours de référence) était de 86,70 dollars. Aujourd’hui, il atteint 158,20 dollars. Soit un bond de près de 82%!
Les industriels chinois, qui avaient commencé à ralentir leurs achats avec la publication d’indicateurs économiques peu encourageants, ont changé leur fusil d’épaule en fin d’année dernière. En décembre, la Chine a fait état de la plus forte hausse de sa production manufacturière en 19 mois. Les fabricants d’acier locaux se sont lancés dans des achats à bon compte, poussés par la nécessité de reconstituer leurs stocks après y avoir puisé tout au long du troisième trimestre. Fin décembre, les inventaires étaient à leurs plus bas niveaux depuis septembre 2010 à 70,54 millions de tonnes, selon Bloomberg. Ils atteignaient 72,97 millions au 4 janvier.
Les importateurs chinois se ruent aussi sur les cargaisons car ils anticipent une rupture d’approvisionnement alors que les régions minières de l’ouest de l’Australie attendent le cyclone Narelle, et que le Brésil est déjà sous les eaux. Ces deux pays sont les principaux producteurs de minerai de fer.
Une offre trop importante
Les achats massifs devraient se poursuivre dans les mois à venir puisque les prévisions sont bonnes. Le PIB chinois, qui a progressé de 7,7% en 2012, devrait croître de 8,1% cette année. Le gouvernement dit par ailleurs cibler une hausse de la production industrielle de 10%. Plusieurs projets d’envergure, comme le train à grande vitesse, sont aussi lancés.
Anticipant une hausse de la demande, les géants du secteur ont déjà annoncé un agrandissement de leurs mines. L’australien Fortescue veut ainsi porter sa production à 155 millions de tonnes par an fin 2013. L’offre abondante qui va se déverser sur les marchés rend les analystes pessimistes. Crédit Suisse estime que le prix du minerai de fer va retomber autour de 125 dollars la tonne au second semestre. Deutsche Bank anticipe une hausse des cours jusqu’à 170 dollars au premier semestre de cette année avant une baisse sous les 120 dollars. «Ce marché, où il n’y a pas de contrats à terme, est de toute façon très volatil, résume Benjamin Louvet, gérant chez Prim’Finance. Il pourrait faire face à des ajustements violents car il très dépendant de la demande chinoise et de la production australienne».
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