Le gouvernement se penche sur la relance de l'industrie locale - Le gouvernement a promis de se pencher sur la relance de l'industrie locale du ciment. Il s'agit essentiellement de la Cimenterie nationale (Cinat) qui n'est pas à son premier plan de relance. La Cimenterie nationale (Cinat), société d'économie mixte dans laquelle l'Etat congolais détient plus de 90% des parts, est à l'arrêt depuis des mois. Dans les milieux de la Cinat, la raison avancée est l'absence d'intrants pour faire tourner l'entreprise. Des tentatives ont été mises en œuvre, sans succès, pour relancer cet outil de production. La dernière en date est la cession d'une partie de parts de l'Etat aux privés pour sauver cette entreprise en profonde déconfiture.
Le Français Lafarge était dans la course, avant de se rétracter quelques mois après. Depuis le retrait de la firme française, c'est la Banque sud-africaine Standard Bank qui a été chargée par le gouvernement de piloter les opérations de recapitalisation de la Cinat.
Alors que le marché congolais est envahi par des ciments importés, les deux entreprises locales, à savoir Cimenterie de Lukala (Cilu) et la Cimenterie nationale (Cinat) n'étant plus à mesure de satisfaire la demande locale, le gouvernement envisage de mettre en oeuvre un nouveau plan de sauvetage de la Cinat.
C'est ce qu'a annoncé le vice-Premier ministre, ministre du Budget, Daniel Mukoko Samba, en marge de la réunion lundi 16 juillet à la Primature de la troïka politique, structure technique du gouvernement composée du Premier ministre, du vice-Premier, ministre du Budget, du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances et du gouverneur de la Banque centrale du Congo.
«Nous sommes très préoccupés par la situation de l'industrie locale du ciment. Il a été convenu d'envisager des mesures appropriées pour à la fois encourager la relance de l'industrie locale du ciment mais surtout accéléré de nouveaux projets de production du ciment dans le pays pour que notre pays ne demeure pas un importateur net du ciment, mais qu'il devienne dans les prochaines années un exportateur net du ciment auprès des pays frontaliers», a déclaré Daniel Mukoko.
Cession de 58% des parts de l'Etat à la Cinat
Deux firmes ont manifesté leur intention de participer à la renaissance de la Cinat. La première, Nova Cimengola, est de l'Angola, alors que la deuxième, Pretoria Portland Cement, est de l'Afrique du Sud.
Avec l'ouverture des plis financiers, le Comité d'évaluation des offres, supervisé par le Copirep, tarde à rendre son verdict. Le dossier est presque classé pour des raisons non encore élucidées. La recapitalisation de la Cinat devait normalement permettre la relance de cette entreprise du portefeuille en difficulté.
Recapitalisation au placard
Actuellement, la production nationale est assurée par le groupe HeidelbergCement (Suisse, numéro trois mondial), qui a récemment pris une participation majoritaire dans la Cilu.
Le groupe suisse détient 55% de la Cimenterie de Lukala (Cilu), située à l'Ouest de Kinshasa. De même, HeidelbergCement contrôle 70% du capital de deux usines Interlacs et Cimenkat, situées à l'Est du pays. Le groupe, qui produit annuellement 500 000 tonnes, compte tripler ses capacités pour atteindre 1,4 million de tonnes de ciment par an.
La Cinat et la Cilu sont les deux principaux cimentiers locaux qui approvisionnent essentiellement Kinshasa et la partie Est de la RDC. Avec le boom immobilier, les deux entreprises n'avaient pas été en mesure de satisfaire la demande locale.
Ce qui avait obligé le gouvernement à ouvrir le marché du ciment à la concurrence des produits importés, sacrifiant la protection de l'industrie locale, incapable d'inonder le marché national.
Contrôlée par l'Etat congolais à hauteur de 91,7%, par le groupe Rawji (7,5%) et par le groupe Blattner (0,8%), la Cinat souffre de problèmes financiers récurrents qui s'ajoutent à une alimentation électrique irrégulière et au manque d'infrastructures pour le transport. La Cinat dispose d'usines construites entre 1971 et 1972 par FLSmith.
L'usine est située à côté de sa propre carrière, sur une concession de 558 hectares alliant qualité de la pierre de chaud et d'argile. Les réserves de calcaire connues sont estimées à 8,5 millions de tonnes. L'extraction de calcaire est réalisée au moyen d'explosifs. La capacité de production nominale est de 350 000 tonnes.
De l'avis de plusieurs experts, les besoins financiers pour la relance de l'activité de la Cinat sont estimés entre 40 et 50 millions Usd. L'Angolais Nova Cimengola a présenté une offre équivalant à 40 600 000 Usd tandis que Pretoria Portland Cement a présenté une offre conditionnelle équivalant, après calcul, à 43 500 000 Usd.
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