Les fusions-acquisitions dans le secteur métallurgique et minier ont reculé en 2012. De nouveaux acteurs, souvent liés aux Etats, ont profité du recul des moyens classiques de financement des opérations ;
« Quand les occasions frappent à la porte, qui va répondre », s’interrogent les analystes d’Ernst & Young, dans leur dernier rapport sur les fusions-acquisitions dans les mines et les métaux. Etudiant les tendances 2012 et les perspectives 2013, l’étude point le changement de nature des acteurs responsables des OPA dans ce secteur. En 2012, pour la première fois depuis 2009, les levées de capitaux ont reculé sous l’effet des incertitudes économiques ayant entrainé l’aversion aux risques des investisseurs. Les grandes compagnies métallurgiques et minières ont en conséquence émis pour 73 milliards de dollars d’obligations à long terme contre 57 milliards en 2011. Des sommes qui ont servi à amplifier leur croissance organique et à refinancer leur dette.
Dans le même temps les banques, désireuses de réduire leur exposition aux risques, ont réduit leurs prêts de 187 à 106 milliards de dollars. Face au recul des modes traditionnels de financement, de nouveaux acteurs, opérant dans la zone grise située entre fusions-acquisitions et finances, ont vu leur part des opérations grimper de 10% en 2011 à 31% en 2012. Ces nouveaux acquéreurs incluent des sociétés d’Etat, dont les maisons de commerce japonaises, des investisseurs financiers comme les fonds souverains, des négociants de matières premières et des industries consommatrices, automobile, technologie, engrais, services publics et conglomérats industriels. Ils ont pris des participations dans des sociétés exploitant en particulier le charbon, les terres rares, le lithium, le minerai de fer et le cuivre.
Malgré un a priori les mettant tous dans le même sac – avec des poches sans fond et des actionnaires tout-puissants – E & Y juge que ces investisseurs ont une approche de plus en plus commerciale. Ils cherchent à acheter au prix du marché, utilisent leurs acquisitions pour améliorer le niveau de leurs propres salariés même si leur motivation principale reste le besoin de sécuriser des approvisionnements en minerais et en métaux. L’amplification de la volatilité des prix des matières premières a accentué la complexité d’évaluation des actifs miniers, relève le consultant. Les négociations sont devenues plus longues et plus difficiles, participant à la réduction du nombre et de la valeur des opérations. En 2012, il y a eu 941 opérations d’acquisitions lancées, pour une valeur combinée de 104 milliards de dollars, soit, sur un an, des reculs respectifs de 7% et 36%.
Depuis la 2008, le secteur des mines et des métaux a subi une baisse de sa profitabilité. Les nouveaux actionnaires qui étaient venus dans ce secteur attirés par ses profits copieux, réclament un retour rapide sur leurs investissements, incompatible avec le cycle long de la mine. Les grandes compagnies minières ont en conséquence fortement réduit leur croissance organique et encore plus leur croissance externe. Les principales acquisitions ont été la consolidation d’actifs dans lesquels ils étaient déjà largement impliqués, tels Rio Tinto et Richard’s Bay et Anglo American et De Beers.
Sur le long terme ce sont toujours la Chine et les autres grands pays émergents qui tireront la demande de minerais et de métaux, confirme E & Y. Mais les restrictions de dépenses d’investissement mises en place sous la pression des actionnaires devraient ralentir la croissance de l’offre sur le long terme et prolonger le supercycle avec des primes de pénurie ajoutées aux prix des matières.
Un certain nombre de mines avec un coût d’exploitation élevé ne le sont que pour avoir été sevrées d’investissements. Un nombre important de ces mines devraient être cédées par les grandes compagnies minières à ceux qui disposent de capitaux suffisants pour y investir, en particulier ces investisseurs non traditionnels. Pour soutenir leurs dividendes, les compagnies vont devoir accélérer leurs cessions d’actifs, rationaliser leurs portefeuilles, optimiser leurs investissements et réduire leurs coûts. Mais le besoin de croissance devrait revenir fin 2013. Les compagnies minières, échaudés par l’explosion des coûts et des délais des nouveaux projets, devraient privilégier les acquisitions. Les opportunités s’ouvriront alors à celles qui disposent de l’assise financière solide nécessaire au financement de leurs acquisitions.
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