Le sidérurgiste coréen est tombé d’accord ArcelorMittal pour prendre une participation dans ses actifs miniers au Canada. Une opération qui pourrait amener au Luxembourgeois jusqu’à 1,5 milliard de dollars d’argent frais.
L’opération est moins importante que prévue, mais ArcelorMittal va bien céder 15% de sa filiale ArcelorMittal Mines Canada, qui regroupe ses mines de fer dans le pays à l’érable. Le quatrième sidérurgiste mondial, le sud-coréen Posco, a obtenu le droit d'engager des négociations exclusives en vue de ce rachat, selon la presse coréenne. Le montant de la transaction pourrait atteindre 1,5 milliard de dollars. La firme de Pohang a refusé de commenter l’information, expliquant avoir signé un accord de confidentialité avec ArcelorMittal. Avec une capacité actuelle de 16 millions de tonnes de minerai de fer, la mine canadienne représente 40% de la production du pays.
Sous la direction de Chung Joon-Yang, Posco a déjà dépensé des milliards de dollars pour acquérir des mines de fer et de charbon et assurer ses besoins en termes d’intrants. Le sidérurgiste coréen a la réputation de posséder les coûts de production les plus compétitifs grâce à sa maitrise des technologies les plus avancées. Son seul point faible, par rapport à ses concurrents, est une moindre maitrise en termes de sécurisation de ses approvisionnements. Son objectif est de contrôler 50% de ses approvisionnements en 2014 contre 34% aujourd’hui. Outre le Canada, il a procédé à des acquisitions en Australie, au Brésil – associé à des aciéristes japonais, il a pris une participation dans le premier producteur mondial de niobium –, et en Afrique. Sa dernière tentative en Australie s’est toutefois soldée par un échec. Il n’a pu mettre la main sur Arrium, un aciériste possédant d’importants gisements miniers.
Pour procéder à des acquisitions, Posco avait revendu pour 540 millions de dollars des participations dans plusieurs grands groupes industriels et financiers coréens en avril dernier. Le sidérurgiste va également recevoir le soutien du National Pension Fund, le fonds de retraite coréen, qui a déjà exprimé la volonté de participer à l’opération. Affaibli par une position financière défavorable, Posco pourrait demander la participation d’autres investisseurs institutionnels, rapporte la presse coréenne. Le prix estimé est cependant en-dessous de sa valeur de marché, une bonne affaire pour Posco qui profitera ainsi de la déprime de la sidérurgie mondiale.
C’est également la situation de la sidérurgie mondiale qui contraint ArcelorMittal à céder une participation dans son joyau minier. Le sidérurgiste doit réduire son endettement avant la fin de l’année. Le milliard et demi de dollars sera le bienvenu...
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